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 Sur tous les fronts IV

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omega-17
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MessageSujet: Sur tous les fronts IV   Sur tous les fronts IV EmptyVen 9 Mar - 11:54

Règle n° 4 : Frapper fort


Victor Seminian
Nantes, 11 Octobre 2029
14h42

Ce petit con a balancé un cadre de France 3 du quatorzième étage, décédé depuis une demi-heure d’après les légistes présents, le septième. Apparemment, il les tue à l’avance maintenant. Au téléphone, il m’a demandé dix millions ; je lui ai dit qu’il fallait que l’argent soit compté à la Banque de France, qu’il fallait l’acheminer, ça prendrait plusieurs heures. « Les heures ne jouent pas en votre faveur, Monsieur Seminian : elles chutent en même temps que votre courbe de popularité », m’a répondu cet enculé. Comment croit-il s’échapper avec une telle somme ? On va lui amener l’argent : en bas. Il va venir le chercher avec des sacs de sport ? S’il veut un hélicoptère, il l’aura ; avec deux chasseurs en guise d’accompagnement. Où est-ce qu’il ira ? Pas loin. Les FSRC attendent mon ordre d’intervenir, il n’aura pas le temps d’en abattre beaucoup plus mais ces brutes seraient capables de lui farcir la tête de titane. Une reddition serait largement plus couverte par les médias, sans compter sur le procès historique qui s’en suivra : perpétuité avec trente ans de sûreté, sans remise de peine, sans grâce présidentielle, autant dire qu’il ne sortira jamais. La messe est dite mais il le faut vivant et si je dois attendre deux ou trois heures de plus pour ça, je vais les prendre. Ca en vaut largement la peine. Ce gamin frustré va me donner des voix. Dessel… brave garçon.

15h48

Les tireurs isolés ont finalement trouvé un angle de tir. Sur une grue, à huit cents mètres. Il a fallu interdire la circulation dans tout le secteur, en plein-centre-ville. Des travaux sont effectués dans le quartier, ça reste encore crédible. Dessel ne s’est pas manifesté, il n’a sûrement rien remarqué. J’attends le rapport des snipers ; l’argent arrivera dans deux heures, un fourgon de la Brink’s escorté par une dizaine de motards, quatre voitures de sécurité et un camion militaire. Encore une fameuse idée de Philippe, comme si l’on n’avait pas encore assez d’abrutis engagés dans cette opération. Huit morts et il semblerait que ça ne soit pas fini.

Entretien avec Frédéric Novak
16h19

« Qu’est-ce qu’il se passe, ici ?
- Nous allons effectuer l’extraction des otages et immobiliser la ou les cibles, Monsieur le Ministre.
- Ecoutez-moi, Novak, vous allez ranger votre équipement et attendre mon signal. A quoi jouez-vous ?
- J’obéis aux ordres, Monsieur le Ministre.
- Qui les a donnés ??
- Le Président, Monsieur le Ministre.
- Je vais m’entretenir avec lui sur le champ. Vous n’allez nulle part sans mon autorisation.
- Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur le Ministre, j’applique les ordres qui ont été clairement formulés. Le Président ne veut pas d’une dixième victime.
- Je me contrefous de votre respect, Novak. Vous et vos hommes ne bougerez pas d’ici.
- Mes supérieurs obéissent aux mêmes ordres, Monsieur le Ministre.
- C’EST MOI, VOTRE SUPERIEUR, NOVAK !!
- L’injonction vient de l’autorité présidentielle, elle surclasse vos ordres, Monsieur le Ministre.
- Soyez très attentif à mes propos, Novak : si vous intervenez maintenant dans cette tour, je fais de vous un dossier personnel qui sera traité sous peu. Vous avez une petite femme, pas encore d’enfants et un bon travail. Nous nous sommes bien compris ?
- Fort et clair, Monsieur le Ministre. »

Communication sécurisée avec Philippe Fabry
16h55

« Philippe, j’attends que tu m’expliques. Qu’est-ce que c’est, cette opération coup-de-poing insensée ?
- Je ne vais pas laisser ce type faire la une des quotidiens avec dix morts à son actif. ‘ Un bain de sang, le gouvernement incapable de régler la crise.’ Pas question. Dix, ça fait un de trop.
- Il le faut vivant, si on lance l’assaut maintenant, il va pleuvoir des corps et celui de Dessel avec. Le peuple jugera, il faut leur donner Dessel en pâture, ils trépignent tous en attendant la curée. Il y a trop longtemps qu’ils veulent se venger sur quelque chose. C’est une occasion à ne pas rater.
- Tu n’es pas encore président, Victor.
- Mort, il ne sert plus à grand-chose et tu le sais très bien.
- Des morts, j’en ai neuf sur les bras.
- Je serais étonné que cela t’arrache une larme. Philippe, encore une heure. Une heure et je coffre ce type pour le bien de tous, y compris le tien.
- Les FSRC interviennent maintenant. Ca a assez duré. Il faut frapper fort.
- Philippe, on ne va tout de même pas… Philippe… ? Philippe ! »

Liaison avec Frédéric Novak
16h59

Passez-moi Novak des Forces Spéciales, je veux parler avec lui sur le champ !
« Novak ?
- Monsieur le Ministre, nous nous déployons au quatorzième étage, les négociateurs vont entrer en contact avec la cible. Je dois faire mon travail.
- Ecoutez Novak : je viens de m’entretenir avec le Président. Dessel doit survivre à l’assaut. Vous avez entendu ? DESSEL DOIT RESTER VIVANT !!
- …
- NOVAK, si ce fils de pute crève, je vous en tiendrais pour personnellement responsable ! »

Compte-rendu d’observation
17h00

« Le rapport des tireurs d’élite, Monsieur le Ministre.
- ET ALORS ? ON A QUOI ?
- Ils sont trois. Et les deux autres ont été identifiés. »


Antoine Dessel, Chloé Seminian, Karl Marevik et plusieurs hommes des FSRC
Au même instant

Derrière la porte, la voix de Novak. Tout est en place, donc.
« Dessel. Vous n’avez aucun moyen de vous en tirer vivant. Vous êtes surveillé depuis des heures. Si vous tentez d’abattre une dixième victime, les snipers ont pour ordre de vous neutraliser sur le champ. Vous êtes encerclé par les factions de résolution de crise, vous savez ce que cela signifie. »
‘FACTIONS’. Alors, ça y est. Le bras de fer vient de commencer, il va falloir frapper fort. Top départ.
« Karl ! Chloé !
- C’est bon pour moi.
- J’y suis.
- ELLES SONT DEJA TREPANEES, VOS VICTIMES, VENEZ LES CHERCHER ! »
La porte blindée du bureau vient de voler en éclat, nous sommes retranchés dans une annexe. Du gaz neuroparalysant. Comme prévu. Les masques positionnés sur le visage, une des grenades de Karl dégoupillée depuis deux secondes roule dans le couloir ; je suis déjà en train de tirer à travers la cloison pour créer la diversion. Quelques cris avant l’explosion, un ordre donné et c’est le chaos. Malgré les protections auditives, j’ai les tympans qui bourdonnent et à travers le masque, je sens quand même l’odeur des corps mêlée à une forte senteur chimique. Je suppose que Karl et Chloé sont dans le même état mais je n’ai pas vraiment le temps d’y penser. Ils viennent de rentrer, ils ont des masques, des boucliers pare-balles et des armes semi-automatiques à visée laser. Le plan est très clair à ce sujet : aucun homme des Forces Spéciales participant au premier assaut ne doit survivre.
Changement de stratégie. Le bureau est immense et empli de poussière, de débris et de fumée. Les otages vivants gémissent et déstabilisent l’orientation, nous les avons placés à terre, allongés entre eux et nous, blessés pour la plupart. S’ils veulent arriver au contact rapidement, ils devront piétiner les corps. Ils ne s’attendaient pas à ça. Nous nous attendions à ces deux ou trois secondes d’hésitation et de reconnaissance du terrain. Ils ont de lourdes protections en kevlar recouvertes d’une fine couche de magnésium, le brillant remplaçant du carbone depuis des années : très léger mais résistant aux hautes températures. Les armes conventionnelles n’ont plus d’utilité. Les fléchettes sifflent et vont pénétrer la chair, juste au niveau des articulations. Un simple effleurement de la rotule et c’est le corps entier qui tombe sans prévenir. Fusils à lunette et chargeur de cinq ; munitions dosées à la kétamine, modifiée en laboratoire. A l’origine, un somnifère puissant utilisé pour endormir les éléphants et les rhinocéros ou pour se shooter peinard. Dans nos mains, une version vile du même produit, attaquant les cellules nerveuses en quelques centièmes de seconde. Hautement létale. Avec les congratulations du gouvernement. Sept sur le carreau.
C’est loin d’être terminé. Quatre hommes de plus font irruption, cette fois ils écrasent les civils sans se préoccuper de quoi que se soit, ils ont compris la leçon. L’un d’eux s’écroule après quelques mètres, bravo ma chérie. Le kevlar moderne détient une capacité remarquable d’encaissement du métal dense à haute vélocité dans les opérations de conflit urbain mais pas quand on reçoit quatre balles perforantes au même endroit : il y a une limite à tout. Les trois autres ne sont plus qu’à une dizaine de mètres et savent où nous sommes maintenant. Il reste les armes blanches si nous n’avons pas d’autre solution mais ces gars-là sont rompus aux techniques de combat au corps-à-corps, nos probabilités de ressortir vainqueurs d’un affrontement de ce type sont minces. Un homme doit faire son travail à présent et j’espère qu’il le fera correctement. Et rapidement.
Toutes mes pensées vont vers lui, je regarde Chloé, elle a peur mais pas autant qu’elle le devrait. Karl me jette un regard tendu, un autre vers son arme, le troisième est pour la porte. Il n’en bougera plus. Aucun de nous n’est gravement touché. En temps normal, j’aurais trouvé cela presque miraculeux mais depuis mon passage dans ce sous-sol, j’ai dû me rendre à l’évidence : la roue a tourné, mon destin est en marche et j’ai choisi de le faire partager à un type qui ne m’a pas encore déçu. C’est peut-être une énième erreur, ce n’est pas sûr mais j’observe ses moindres gestes en ce moment puisque j’en ai le temps. Il se sent investi, lui aussi. Il est prêt à aller jusqu’au bout. C’est mon impression. Chloé respire sans parvenir à dissimuler ses tremblements. Je me surprends à penser à son sexe, la récompense ultime du guerrier. Là, toute habillée et un Uzi chromé dans les mains, je la vois toujours cuisses écartées sur le satin de son couvre-lit. Le parallèle ne m’impressionne pas. Moi aussi, je transpire comme un bœuf, je suis trop tendu mais je ne peux rien y faire. Si tout s’arrête dans cette pièce, ce sera un beau gâchis. Au moindre bruit, je réduis la porte en miettes, Karl suivra le mouvement. Le reste appartiendra à l’histoire. A la nôtre.
« Fais ton travail »


Communication sécurisée entre un interlocuteur et Frédéric Novak
18h03

« Parfait, Monsieur Novak. Je vois que vous vous conformez scrupuleusement aux indications.
- Oui, Monsieur.
- Nos trois éléments sont en vie ?
- Affirmatif, Monsieur, je me suis chargé de cela personnellement.
- Monsieur Novak, vous avez toute notre reconnaissance.
- Merci, Monsieur.
- Les décès de vos infortunés collègues de travail ajoutent de l’eau à notre moulin. En quantité notable. La phase primordiale s’annonce. Continuez à nous satisfaire de la sorte et transmettez nos encouragements aux personnes concernées. Le moment est venu de faire entrer en scène le participant essentiel à la réussite de l’opération Cassandre.
- Bien sûr, Monsieur. »


Victor Seminian et un secrétaire ministériel
18h15

Chloé… Comment tu as pu me faire ça… ? Des terroristes. Des assassins. Qu’est-ce qui t’a poussée à en arriver là… ? Non, ces crétins t’ont confondue avec un des otages. Non, impossible. « Il y a une quinzaine de personnes à terre. Deux sont décédées selon les détecteurs de chaleur longue distance. Trois individus en position debout, deux hommes et une femme. En dehors de Dessel, les logiciels d’identification ont confirmé la présence des deux autres terroristes dans les archives civiles, répondant aux noms de Karl Marevik et de Chloé Seminian. Ils sont munis d’armes allant de la première à la quatrième catégorie. Terminé. » Les otages… Dix-sept pertes chez les Forces spéciales. Mais les otages… Pas de nouvelles de Dessel. Contact rompu. Mais qu’est-ce qu’il veut ? L’argent est en bas, bien en évidence, il l’a vu. Alors pourquoi ne pas se manifester, pourquoi avoir coupé la communication… ? Il ne veut sûrement rien, à part passer à la télévision, cette espèce de salopard. On ne sait pas grand-chose sur ce Marevik non plus : un employé de boîte minable, un tocard sans intérêt. Que fait-il là-dedans ? Valérie doit déjà être au courant, un problème de plus comme si j’en avais encore besoin. Que dire ? Que sa fille est mêlée à une prise d’otages qui a fait douze victimes depuis qu’un taré assoiffé de sang en a abattu trois autres pour répondre à l’intervention des hommes des FSRC ? Je le veux vivant. VIVANT. On fera tout pour camoufler l’identité de Chloé, ça sera difficile mais on y arrivera. On y arrivera.
Un lèche-cul du ministère s’approche de moi, il a l’air tout fier d’être le porteur de son message.
« Veuillez m’excuser, Monsieur le Ministre, l’hélicoptère du Président est en approche de l’aéroport de Nantes.
- COMMENT ÇA ? MAIS QU’EST-CE QU’IL VIENT FOUTRE ICI, CE SODOMITE ?!
- Monsieur…
- FOUTEZ-MOI LE CAMP !
- Enfin, je comprends que…
- JE NE VEUX PAS LE SAVOIR !! »
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