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 Lithologie moderne ( I )

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omega-17
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Lithologie moderne ( I ) Empty
MessageSujet: Lithologie moderne ( I )   Lithologie moderne ( I ) EmptyDim 28 Jan - 19:16

« Pour s’en sortir dans une nouvelle, il faut du cul, beaucoup de cul, si possible »

Je ne l’ai pas inventé, c’est Buk qui l’a dit et écrit.
Cet enfoiré.
D’ailleurs, je n’invente quasiment jamais.
Et j’ai une très bonne raison : ça me fait beaucoup trop chier.
Imparable.
Dingue les efforts redoublés que font un bon lot d’auteurs pour se dédouaner et échapper – en tout cas, ils l’espèrent - à tout lien direct entre eux et ce que leurs cerveaux névrosés peuvent élaborer d’idées tortueuses. Histoire de transférer une certaine responsabilité d’opinion sur un petit personnage en mousse ou en polystyrène qui n’a pas demandé à naître.
D’ailleurs, ça me fait penser à autre chose mais je vais y revenir par la suite..
Bref, rendons hommage encore à cet excellent Chinaski.
A cet excellent Hank.
Bukowski.
Vous voyez à quoi ça mène, les Playmobils ?
Voilà donc pour vous, amateurs d’érections, d’éjaculations et autres contes de la ( notre ? ) folie ordinaire.
En américain dans le texte, s’il vous plaît.

Je pourrais parler de la victoire surprise des Lakers face aux San Antonio Spurs en play-offs ou du bon début de saison des Miami Sharks.
Mais voilà, j’habite en France et j’ai du mal à saisir la moitié des règles du foot US.
Alors je parle de celui que l’on pratique ici : le vrai, quoi.

[ Si vous préférez regarder le tiercé en sirotant un whisky bien tassé, je vais vous donner un bon conseil : lisez du Buk. Vous en saurez un minimum sur le monde hippique et c’est un peu mieux écrit.
En voilà un deuxième : si vous n’aimez pas les textes égocentriques où l’auteur débite ses conneries en se croyant très malin, allez lire du Weyergans ou un Goncourt quelconque. A défaut d’autre chose, ça pourra vous servir en société entre le fromage et le dessert. ]

Juste avant de baiser cinq fois une jeune fille aux yeux verts dans une chambre d’hôtel du sud méditerranéen, j’ai vu l’Olympique Lyonnais s’empêtrer, se décomposer, s’atrophier, perdre et souffrir. Sacrés bordelais. Ils ont tenu le match avec bien du courage.
Deux à un.
Etonnant. Incroyable.
La fin d’un règne sans partage. Je crois que j’ai perdu un peu la foi, ce soir-là.
Je me suis consolé avec les yeux verts.
Pour noyer le monde dans l’absinthe.
Pour oublier Juninho qui frappait souvent hors cadre.
Pour rayer de ma mémoire toutes les fautes inutiles, symptomatiques de la frustration omniprésente cette nuit-là, à Gerland.
Pour maudire du fond des draps cette tête croisée de Micoud.
Pour arrêter le flux de consternation qui m’avait envahi quand Vercoutre avait regardé le ballon rentrer dans son but sans broncher.
Non.
En fait, j’étais un peu étonné et insatisfait.
Mais sans plus.
Je m’en tapais pas mal du foot, en réalité.
On gagnera le prochain.
Avec trois buts d’écart.
Pour sûr.

Elle avait les cheveux qui lui tombaient presque jusqu’au cul. Pas vraiment en cascade mais plutôt comme un gros fleuve bien large qui en a déjà vu pas mal. Violets, fuschias, mauves ou un mélange unique des trois. Hybrides.
Marie.
Ou Chloé.
Dans le genre.
Ou peut-être…

Evidemment, je suis un conquistador de l’amour. Voilà pourquoi je ne me rappelle jamais des prénoms. Je m’appelle Florian Zeller et je saute tout ce qui bouge entre Bercy Village et Bastille. Je suis dans le vent. Je souris mystérieusement quand je n’ai rien d’intelligent à dire. Surtout avec le sexe opposé. Je souris souvent. Evidemment, elles me ressemblent. On se fend la gueule dans notre plateau de fruits de mer. Nous, les bulots.

Bien sûr que je connais son prénom : il est gravé dans mon crâne et plus bas, aussi. Je m’en rappelle parce que je ne suis pas Florian Zeller. Même si j’apprécie les fruits de mer.

Elle aimait marcher sur les rochers, tout près des embruns. Sacrément agile, les yeux verts. Moi, ça me plaisait moyennement. A mon habitude. D’autant plus moyennement que j’avais une envie démoniaque de pisser et que je n’aime pas la mer. Ni les gens.
Quoiqu’il en soit, je n’étais pas venu pour les rochers. On en trouve à peu près partout mais sans nymphe mutine dessus.
Donc je faisais peu dans la lithologie. ( ? )
Lithologie… ?
Ouais.
Ca sonne comme un mot qui se cache après s’être montré.
Maître ès camouflages de termes couards.
Rajout au CV.
Cette digression minable mais cocasse va me permettre d’enchaîner avec le moment où j’ai lu dans ses yeux que mes draps n’allaient pas rester propres très longtemps.
Regardez, c’est là.
L’existence n’est pas un film léger où la fille vous monte dessus en glissant furtivement du siège conducteur. Un jour de beau temps, dans une bagnole qui aurait eu sa place à Woodstock. Le tout dans un style équidistant de la production érotique du dimanche soir ( je sais que vous savez, n’essayez pas de jouer les lithologues amateurs ) et de la série du samedi ciblée douze - dix-huit. ( celle-là, je vous permets de ne pas la connaître : admirez ma miséricorde )
Non, l’existence ne ressemble pas à ça.
Pas du tout.
Mais ça arrive quand même.
A force de sautiller sur des tas de minéraux brunâtres en vous demandant à quel moment vous allez réussir votre fracture ouverte cheville-tibia-péroné. Ca arrive aux héros modernes qui vivent en dehors de Bercy Village, vous me suivez ?

Il y a une justice tout de même.
Complètement partiale et dénuée de la moindre logique, soyez rassurés.
Tout va toujours très mal, rien n’a changé.
Vous attendiez autre chose ?

Ce moment me servit en tout point puisque je savais à ses yeux lubriques que j’allais manger de la sirène sous peu et que j’avais réussi à conserver l’usage de mes jambes après cet épisode pédestre remarquable, digne des plus hauts faits d’Haroun Tazieff. A l’image de ce cosmonaute terrien qui esquivait d’un souple coup de hanche les blocs de lave jaillissant constamment de l’Etna en éruption.
J’ai bien dit éruption.
Les volcans, tout ça…
Voilà.
Allez, si vous voulez : c’était inintéressant au possible. Voyez plutôt : son père était mort l’année passée, il picolait trop, il était pêcheur donc elle aimait la mer, la grand-mère paternelle avait rogné sur les biens qui devaient lui revenir, c’était scandaleux, on avait tout fait pour les séparer…
Un peu comme Belle et Sébastien.
Sauf que dans l’histoire des yeux verts, ça parlait pas de labrador blanc.
J’ai l’air un peu cruel comme ça mais je l’aime bien.
Juste qu’elle parle un peu trop.
Et pour ne rien dire d’essentiel, principalement.
Enfin, mis à part certains échanges d’usage relativement pénibles inhérents à ce genre de lien social, ça s’annonçait assez supportable. Assez compensable, disons.
On n’a rien sans rien, paraît-il, alors je veux bien être un peu conciliant et faire un ou deux efforts pour masquer efficacement mon ennui à partir du moment où il y a une carotte au bout.
Mon esprit lithologie s’exprimant dans la relation à l’autre, ça.
Bien.

Nous étions donc parvenus à l’instant du lavage-essorage buccal à trente-sept degrés en milieu de Citroën bleu délavé. Les yeux verts semblait tout à fait épanouie par cet épisode salivaire intensif mais n’en avait pas oublié ses obligations familiales pour autant. A savoir retrouver sa chère génitrice croupissant dans les immondices de la solitude glacée.
Oh, femmes de peu de foi…
Désespérant à quel point elles peuvent se montrer inaptes à l’oubli et au jem’enfoutisme éclairé. Deux valeurs pourtant hautement indispensables à toute tentative sérieuse de survie en ce monde. Vous en aurez une belle démonstration tout à l’heure.
Laissez-moi en finir avec ça d’abord.
Je rentrais donc chez moi après avoir brillamment interprété le rôle du type qui verse dans l’empathie généralisée. Ma représentation plutôt satisfaisante me valut une autre séance de lavomatic tiède.
Il était à présent clair que je n’aurai droit à rien d’autre pour aujourd’hui.
Le lendemain serait plus alléchant, en tout cas fallait-il le croire.
L’espérer.
Voire l’imposer de manière à ce que cela ne se ressente pas trop. ( je vous renvoie à la méthode lithologique pour tout éclaircissement supplémentaire )
Le jour suivant me permit en premier lieu de me livrer à plusieurs constats d’importance variable :

1) Les yeux verts aimait les enfants ; elle en avait fait son métier et en trimballait partout avec elle. Grâce à Dieu et à toute sa cohorte d’illuminés, aucun d’entre eux ne provenait de son corps. Ce dernier commençant de façon préoccupante à coloniser mon mode de pensée.

2) Les yeux verts avait des amis ; des gros, des grands, des sympathiques mais pas de génies dans le tas. En travaillant en binômes, ils auraient pu inventer le parachute pour bouchon de champagne. Mais c’était déjà fait alors ils avaient laissé tomber.

3) Les yeux verts n’était pas de ces femmes qui déclenchent un incident diplomatique pour un caleçon jeté négligemment ( et héroïquement ) sur une poignée de porte. ( essayez pour voir, moi j’ai réussi et je ne suis pas peu fier ) Sa chambre ressemblait à Beyrouth quand les Israéliens décident d’agir, voyez-vous. Pas très beau à voir mais très rassurant par contre.

4) Les yeux verts racontait tout à sa meilleure amie et elle avait déjà rompu avec un type étant donné que ce pauvre garçon ne pouvait plus supporter la baleine de service qui disposait du même cortex cérébral que l’honorable cétacé et avait osé le dire ouvertement. J’ai ajouté avec une franchise croyable qu’elle avait eu bien raison. Tout en réfléchissant à une autre alternative afin de réussir là où l’un de mes prédécesseurs avait malheureusement échoué.

5) Au bout de vingt-quatre heures et sans passage par mes draps, ( encore propres à ce moment-là, je vous le rappelle ; suivez un peu… ) j’étais déjà le perplexe propriétaire d’un poisson-pilote baveux alors que je n’avais jamais prétendu être un requin non-grégaire, moi. Il était pourtant d’ores et déjà évident que si j’alimentais certains doutes quant à la viabilité de l’assortiment curieux que nous formions, elle, n’en avait pas l’ombre d’un.
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