Ecriture et positionnement néo-réaliste
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Le réalisme est l'arme absolue anti-rampante
 
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 Nous sommes bien d'accord.

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Erato
Administrateur véreux
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MessageSujet: Nous sommes bien d'accord.   Nous sommes bien d'accord. EmptyMar 13 Fév - 20:55

Un train Eurocity relativement archaïque me ramène vers mon quotidien fascinant.
Voiture 145. Siège 55 côté fenêtre.
L’espoir fou de ne pas me coltiner de voisin de banquette s’évanouit très vite, ce qui m’oblige à adopter une position tout à fait inconfortable pour mon fessier déjà bien douloureux.

Réminiscence d’une rencontre brutale avec un carrelage sibérien.

Tout cela est absolument foireux.
Ou étrange. Subversif.
Parfaitement amoral. Bandant. Débauché. Je ne sais pas vraiment.
Je vois mon reflet souriant dans la vitre.
Il pleut. Il a plu tout le temps sans que je ne le voie.
Musique.

You're tearing me apart crushing me inside

Voilà, c’est ça. A peu près.
L’alcool m’a peut être endommagé le diaphragme.
J’écris avec une retenue agaçante.

Je fais beaucoup de choses avec une retenue agaçante. C’est ce qu’on appelle de manière usuelle avoir un balai dans le cul, symptôme majeur d’un manque de sociabilité avéré.

D’instinct je savais que j’allais tôt ou tard me retrouver dans une situation de complète vulnérabilité.
Ce qui est arrivé très vite. J’avais bien dit que les surprises, c’était pas mon truc. Bref.

Les chauffeurs de taxi se sentent toujours obligés de vous faire la conversation. Celui qui m’emmenait au cœur de la campagne franc comtoise ne faisait évidemment pas exception. Après m’avoir énumérer la liste des spécialités culinaires locales, il m’a gentiment délesté de 19 euros. Ca m’a semblé un peu cher pour une course d’un quart d’heure tout au plus, mais je n’étais absolument pas en état de contester. C’est que le balai au fond de la gorge confère une stabilité précaire, voyez-vous.

Des gens, de la bière. Bien.
Des discussions hétéroclites.

La suite était prévisible mais néanmoins très excitante. La main tripotant ma cuisse depuis déjà un bon quart d’heure pourrait en témoigner.

Seuls. Plus ou moins.

J’aurais pu, dans un soucis de respect du script initial, prendre les choses en main.

A ce moment précis, je ne me sens pas la force de faire vaciller les bases incontournables du jeu de la séduction, aussi rampant soit-il. Les événements se déroulent de manière tout à fait conventionnelle.
L’inspection bucco-dentaire est plutôt exaltée.
Une découverte des corps.
Explorons les recoins.
Mettons le doigt sur les facultés de l’être humain en environnement hautement saturé en phéromones. Célébrons la communication chimique.

Bien sûr, il y a du bon. Pour peu que l’on soit capable d’analyser un minimum le langage corporel et les gémissements primaires, nul besoin de préciser ce que j’entends par « bon ». C’est pourtant là une excellente occasion de nourrir à nouveau une mégalomanie galopante. Mais non. Beaucoup trop facile.
Evidemment, il y a aussi du moyen. L’impression soudaine de se retrouver en position incongrue dans une salle d’examen gynécologique, un ersatz de spéculum planté dans les entrailles, est par exemple, très moyenne. Notons que ce passage absolument lamentable n’a d’autre intérêt que celui d’alimenter la joute scripturale.

Ce garçon est décidément bien agité. Sans aucun scrupule. Un véritable enfoiré. En position ultra dominante au cours d’une séance de pseudo lutte gréco-romaine très approximative dont je porte encore les marques. Les cuisses bleues et les poignets douloureux en souvenir éphémère. C’est absolument satisfaisant.

Satisfaisant et stérile.
Si user de détails graveleux ne constituait pas une excellente façon d’aguicher le spectateur avide, ils perdraient tout intérêt. Baiser n’est qu’un prétexte. Un moyen plaisant certes, mais juste un moyen. Le but est autre. D’un point de vue tout à fait personnel.

Bon. Il faut vraiment faire un effort et extraire ce balai incommodant. Ca ne va pas du tout là.

En moi tu cites des passages de textes qui sont autant de décharges profondes m’arrachant des cris étouffés entre plaisir et douleur, des mots, tes mots, mes mots, dans ta bouche, et ma bouche dans ta bouche. Excision du sens moral. De ce qu’il en reste. La perte de contrôle est totale.

Ouais.
Putain…
C’est un peu limite, quand même.

La jouissance est ailleurs. Je l’ai trouvée. Je la garderai en moi jusqu’à son dernier soubresaut. Et elle me maintiendra en vie. Seuls les mots comptent.

« C’est dans ces moments là que l’on ressent la supériorité des fins sur les commencements ».
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