Elle est une composante essentielle de notre système, le contester ou le dénigrer serait faire preuve d’un manque de lucidité flagrant. Elle coordonne l’ensemble, offre la comparaison, définit les autres statuts par celui qu’elle porte. Son existence permet la considération, la distinction, le partage des valeurs. L’opposition détient le pouvoir de faire apparaître par contraste la pertinence.
Tout est lié.
La division, la subdivision en chaque communauté est un phénomène aisément observable. Un groupe n’en est un que par le nombre des groupuscules dont il provoque la formation. L’union totale et incorruptible au sein d’un ensemble de personnes vers un but commun n’est encore une fois qu’une aberration qui trouve ses légendaires illustrations dans une littérature dénuée de sens ou dans l’histoire mythologique remaniée par des auteurs talentueux qui n’ont nourri aucun scrupules pour amener à la postérité le caractère symbolique de leurs oeuvres.
Séparatisme.
L’imprévisibilité relative du comportement humain et l’ambition qui ne saurait se départir de lui par nature engendrent le détachement, qu’elles que soient les motivations qui peuvent être les siennes. Toute organisation se doit d’être pourvue d’une entité directrice dont la représentation humaine se démarque du commun, quoi qu’en disent les égalitaires et utopistes de tout bord. Une nécessité pratique, voire logistique diront certains ; mais il est clair qu’elle est plus stratégique qu’autre chose.
Positionnement.
La dissidence est le résultat d’une équation sociologique à plusieurs inconnues en ce qui concerne l’appréciation de leur importance chez chacun : ego, discernement, propension à la dissociation, désir de contradiction et/ou de contestation vis-à-vis du pouvoir en place. L’intention première étant, dans tous les cas, de servir sa propre cause en mettant en diamétrale opposition plusieurs voire toutes ses interprétations à celles des décideurs, l’Homme cherchant perpétuellement à se dégager de toute dépendance idéologique.
Individualisme.
L’émergence latente de sous-catégories est un bien car elle alimente sans cesse un débat et un droit de réponse, qui eux aussi, sont indispensables au bon fonctionnement et à la pérennité d’une quelconque formation sociale. Les divergences d’opinions inter-groupuscules ne font souvent que renforcer la diversité des méthodes employées afin d’accéder à une reconnaissance tacite et non publiquement avouée par le restant des adhérents à ladite communauté.
Communication.
En cela, toute opposition devient faire-valoir. Le contraste permet, par un rapport de cause à effet, de promouvoir largement les différents protagonistes de ces dissensions en laissant une part conséquente de l’attention globale à ceux qui en ressortent victorieux. L’appréciation de ce statut reste inhérente à chacun mais l’effet de groupe ne saurait être étranger au consensus régulièrement ressenti après de telles joutes entre les courants dissociés de la majorité.
Constatation.
L’opposition est donc vecteur de considération, mais également de vie au sein d’un rassemblement à vocation d’échanges mutuels et ce, qu’elles que soient les raisons qui l’animent. Sa vassale - la provocation - est instigatrice de justifications et de développements des diverses théories avancées par autrui et de ce fait, elle ajoute sa pierre à l’édifice majestueux du dialogue et du partage des idées bien qu’elle soit dénoncée par de nombreux puristes de l’entente cordiale. Sa nécessité n’est pas à démontrer, elle est patente.
Enrichissement.
Et donc : légitimité.