Voilà le message.
Poursuivre le combat.
Guerrier, puéril, pathétique…?
J’ai été le premier à le croire.
Cette vanité pseudo chevaleresque m’avait toujours profondément dégoûté, je n’entretenais que sarcasmes et mépris pour ceux qui croyaient ainsi changer quelque chose au nom d’un enthousiasme dégoulinant d’ambitions illusoires.
Jusqu’à ce que j’en perçoive la véracité.
Le combat existe bel et bien.
Et chacun nourrit le sien, c’est un fait.
Mais il en est un qui se situe au-delà des individualités : celui que nous ne devons pas avoir peur de nommer malgré les railleries qui peuvent lui faire écho.
La réalité.
Un concept plutôt surfait effectivement et hautement interprétable, tant il semble fluctuant et subjectif.
Il l’est moins qu’il n’y paraît.
C’est ce qui lui donne tout son intérêt justement.
Le genre de réalités qui déstabilise et qui provoque les huées n’acquiert pas de la sorte plus de valeur qu’un autre mais sa démonstration n’en reste pas moins essentielle.
Le réalisme n’est pas une forme de rébellion au sens romanesque du terme et ne convient à aucune des images actuelles.
Un peu trop neuf encore, au goût de certains.
Malgré les manifestations parfois bruyantes de ce courant – car il en est un - sa forme reste encore peu exploitée - ou très mal - si l’on considère l’étendue de son potentiel et la pluralité des méthodes qu’il propose, que ce soit en matière de littérature mais surtout plus globalement en terme d’art de survivre.
Car le faux réduit l’Homme, inévitablement.
Et de surcroît, il est insupportable.
N’importe quel exemple relationnel illustrerait ceci mais un état communément répandu chez l’humain le fera à merveille : le mal-être.
Envers la personne atteinte par cette affliction, vous pouvez user de votre capacité à l’empathie, faire preuve de spontanéité dans le réconfort voire d’enthousiasme et atténuer ainsi facticement cette douleur pourtant latente.
Vous êtes ignoble.
Car vous mentez effrontément.
Mais personne ne vous le dira.
On saluera même votre démarche.
Votre humanité.
A l’attention du même individu, vous avez également la possibilité de constater ouvertement la chose : ce mal est trop inhérent à la nature de chacun, d’où le fait qu’il soit incurable.
Il persistera, s’insinuera, restera dans l’ombre de ses pas pour ressurgir quand la situation lui sera propice.
Vous êtes réaliste.
Car votre discours est authentique.
Mais personne ne vous le dira.
On se scandalisera de votre sadisme.
De votre inhumanité.
Je me suis interrogé afin de pouvoir répondre de façon sensée à la question qui s’impose :
Quelle attitude se démarque le plus par son aspect respectueux de l’humain ?
Et je pense sincèrement avoir trouvé.
Cette comparaison comportementale parmi une multitude, bien qu’elle soit succincte et non révélatrice de l’ensemble, met tout de même en évidence une certaine aberration de reconnaissance et de jugement entre la convention et le réalisme.
Un retournement de situation est-il envisageable ?
A petite échelle, sûrement.
C’est d’ailleurs plus ou moins le cas aujourd’hui.
J’en suis satisfait.
A un niveau plus étendu, rien n’est moins sûr.
Tout porte à croire que la tendance ira en s’aggravant.
Et la majorité ne cessera de s’insurger régulièrement contre cette vision pourtant simple et intègre.
Poursuivre le combat.
En offrant la primauté de sa conviction à l’Homme.
Le tout consistant à ne pas donner plus d’importance à la vie qu’elle n’en a en réalité.
Cela ne ferait que lui rendre service.
Elle se réjouirait de ce pouvoir.
Je ne compte pas me faciliter la tâche.
Ni la sienne.
Perdurer, c’est donner le change à l’existence.
Histoire d’étirer un fil le long d’un tunnel qui se rétracte.
Encore et toujours.
Et qu’elle que soit la philosophie que l’on entretient, il faut inlassablement la défendre.
C’est ainsi.
Et ça ne changera jamais.
Keep on fighting.