Seuils de tolérance

Rien ne saurait être statique en ce monde.
Les cycles y sont en constante évolution, en symbiose entre attraction et répulsion.
La divergence et la convergence s’allient en un mælstrom dénué de définition pouvant être considérée à travers l’appréhension du cerveau humain.
Nous développons la contrainte et le principe, l’un vers l’autre.
La pratique du sens en devient sujette à toutes les interprétations.
Pas de limitation, donc.
Il est acquis que le flux et le reflux de l’idée dans tout échange détient une infinité de conceptions inhérentes aux perceptions de chacun.
De cette évidence naît le positionnement.
Au positionnement se greffe le parasite rampant et nécessaire de l’ego.
Leur alliance fixe le seuil de tolérance.
Tout est mathématiques, comme dit le poète.
Concevoir une idéologie sur des fondements qui prendraient en considération l’origine de l’entrelacement de ces éléments et dont le but serait de tendre vers une application pratique paraît tout à fait envisageable.
Il est clairement établi que l’on ne peut, et ce en aucune façon, quantifier ce genre de données à l’aide d’une manière comptable mais l’évaluation de l’amplitude dégagée par leurs fluctuations chez toutes individualités reste une possibilité tout à fait atteignable.
En l’occurrence, la matière psychologique au sens strict et les chemins tortueux menant à l’erreur de jugement qu’elle comporte n’ont pas leur place dans l’idée que l’on peut se faire des différents stades de tolérance et de leur perception.
Là encore, le constat de l’autre et de son état feront office de base.
Nous nous ferons étrangers à toute autre considération car celle-ci suffit amplement à l’observation de la posture immédiate et aux conséquences remarquables plus avant.
Pourfendre une à une les haies, les voûtes qui surplombent l’échange et marquent les paliers franchis et constater les réactions provoquées : voilà l’objectif avoué de l’exploration de ces seuils.
Leur existence n’est plus à démontrer car leur omniprésence est observable en toutes occasions dès qu’une forme de communication, la plus basique soit-elle, se met en place dans une configuration comptant un être humain.
On pourra noter des réactions plus ou moins comparables chez des animaux n’ayant pas atteint le même niveau d’appréhension de l’autre mais jamais de façon aussi flagrante et marquée qu’avec les membres de notre espèce.
Chez nos semblables, le dialogue parlé ou écrit étant le mode le plus courant en terme de flux d’informations, il devient donc de fait la forme communément utilisée qui induit les idées d’acceptation et de rejet ainsi que les réactions que celles-ci impliquent.
La part appartenant au domaine de la tolérance est réellement prépondérante dans l’ensemble qui le compose.
La synergie provoquée par le dialogue expressif créé une zone commune et partagée sur laquelle chaque échange détermine la ou les parcelles acquises aux dépens de l’interlocuteur, quel qu’il soit.
La conquête des différents territoires, puisque leur nature nous permet de les nommer ainsi, peut se concrétiser par des moyens aussi divers que novateurs, y compris dans un échange facticement dénué d’agression.
Peu à peu, les seuils de tolérance respectifs se dégagent de l’amas informatif global et une perception adéquate offre une évaluation de la tolérance qui reste dans un premier temps approximative mais qui coordonne la suite de l’échange selon la direction initialement désirée.
Chaque seuil atteint est marqué expressivement et donne généralement lieu à une manifestation gestuelle ou orale, se démarquant du reste des attitudes observées par sa furtivité, qui atteste de son franchissement.
Les différents paliers s’égrainant, les réactions observables s’en verront inévitablement modifiées et dans une démarche visant à poursuivre l’échange vers le seuil culminant, elles oscilleront selon les cas de l’agacement rentré à la démonstration de force la plus brutale au sens verbal comme physique.
Ces différenciations restent induites par le positionnement et l’ego, variables encore une fois abstraites mais largement évaluables dans le cadre d’une approche sérieuse des seuils de tolérance développés par l’humain au sein de la société contemporaine.
L’Homme étant le plus considérable dépositaire du désir de domination de l’autre et de son état, cet élément originel se retrouve inéluctablement au sein de son mode de communication et c’est par ce biais qu’il retrouve l’expression de sa nature propre.