Mons, le 11/08/2007
Votre missive, aussi surprenante que cocasse, mérite une réponse qui soit à la mesure du ton absurdement formel qui a été employé au sein de cette première. Je me fais donc fort de la rédiger après avoir pris connaissance de celle-ci.
En substance, votre demande de « modération » (sic) du volume musical que vous semblez requérir de manière si pédante et à l’aide d’une condescendance syntaxique tout à fait inappropriée que la mansuétude m’interdit de relever davantage, est absolument infondée.
Les plaintes que vous dites être « multiples » - en admettant qu’elles le soient véritablement - contrastent avec les faits sur lesquels, personnellement, je ne peux que m’appuyer : depuis notre arrivée, la musique n’a été effective que de façon occasionnelle, contrairement à ce que votre accusation cavalière sous-entend. Et par ’occasionnelle’, j’entends une à trois fois par semaine, régularité qui, si vous avez l’intelligence d’en convenir, est largement raisonnable.
En effet, vivre en appartement nécessite un certain savoir-vivre, loin de moi l’idée de le contester. Mais encore faut-il être irréprochable en la matière afin de se permettre de telles leçons de morale balisées qui, dans le cas contraire, tombent dans le ridicule le plus abyssal.
Je m’en explique : il est très inconvenant de tenir de tels propos et de se poser en médiateur du ‘vivre ensemble’ lorsque personne, et en premier lieu leurs parents, n’a la décence et le respect de mettre un terme aux cris, trépignements et autres hurlements de jeunes enfants dans le couloir d’accès aux appartements.
Cette nuisance, en revanche, en est une. Réelle, quotidienne, stridente, pénible et qui apparemment, ne trouvera pas de fin tant que l’on ne s’y opposera pas.
Je le fais donc, dans le but de tendre un miroir à ceux qui dénoncent la paille dans l’œil du voisin ( c’est bien le cas de le dire ) en occultant la poutre dans le leur, comme le dit le fameux adage.
Dans l’éventualité, que je déplorerais vous vous en doutez, où vous persisteriez dans votre démarche de mise au pilori, sachez que la loi en vigueur réglemente les nuisances sonores à partir de vingt-deux heures trente et que le tapage ‘diurne’ n’est pas considéré comme un délit, excepté dans des cas extrêmes, configuration dans laquelle nous ne rentrons pas.
Vous avez également la possibilité, comme vous l’avez si brillamment explicité, de contacter le propriétaire de notre appartement par le biais qui vous semblera le plus adéquat afin de réitérer votre réclamation que vous pensez légitime. Libre à vous de mettre à exécution ce que vous avez exprimé comme une menace, l’indifférence étant la seule réponse que nous y apportons.
Quoi qu’il en soit, sachez que votre intervention n’a pas eu l’effet escompté et que nous ne sommes nullement impressionnés par votre contestation que nous considérons comme nulle et non avenue tant elle se débat dans les bas-fonds de la médisance ménagère, spasme urbain et voyeuriste très en vogue à notre époque.
Je garde évidemment trace de notre bienveillante correspondance si jamais l’utilité, dans un futur plus ou moins proche, s’en faisait sentir.
Tempétueusement,