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omega-17
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MessageSujet: Aux dernières nouvelles   Aux dernières nouvelles EmptyMar 24 Juil - 10:36

Ce texte traite de la mort.
Et survole brièvement l’idée de la chasse au sanglier dans les Pyrénées-Orientales (66).


« Aux dernières nouvelles, David Beckham jouait avec le Los Angeles Galaxy. »

Voilà ce que je répondrais si on venait à s’enquérir de ma santé ou de celle du monde. En admettant que la fin des temps se montre à l’instant voire dans les secondes ou minutes suivantes, je terminerais mon périple sur cette information qui par ailleurs me semble satisfaire à toutes les questions envisageables en ce genre d’occasion.

Sur un échantillon d’une centaine d’êtres humains à l’agonie - échantillon démocratique bien entendu : toute culture, tout âge et tout niveau social confondus - qui prétendent vouloir en finir au plus vite, combien y a-t-il de mythomanes contextuels ?
Mieux : combien d’entre eux sont sincères sans même le savoir ?

Mais je me fais peut-être des idées, il est possible que l’homme moderne soit plus raisonné que je ne le pense.

Personnellement, je me considère comme décédé un jour par semaine, ma manière de prévoir les mauvaises surprises. Dès le lever, je sais que cette journée-là sera inexistante à l’image des individus qui y évolueront, à commencer par moi-même.

Tout est dans le flottement.

La pratique n’est pas sans risques : à haute dose, on peut vivre mortellement. Ce qui représente sans conteste un statut très lourd à porter bien qu’il tende à se vulgariser. Alors dans ce cas précis, il ne reste plus qu’à attendre le trépas officiel avec assurance puisque le concept ne vous est déjà plus étranger.
Un bac blanc, si ça peut aider. Il paraît que le vrai est toujours plus facile.
Honnêtement, j’émets des réserves là-dessus. Sûrement parce que je l’ai raté deux fois.

Un accident d’avion ( c’est d’ailleurs d’actualité, un salut cordial à nos frères brésiliens ).
Deux cents morts.
Quelques dizaines en supplément - entre nous : quelle idée de travailler dans un bâtiment en bout de piste aussi… -.
Au moins un survivant.
Celui qui a filmé la scène pour revendre la vidéo à CNN.
A Manhattan même combat ( enfin ), un paquet de bonnes âmes ont été félicitées par leur banquier. D’un autre côté, on aurait rien vu sinon.

Mais ce n’est pas vraiment là où je veux en venir.

Changement de situation.
Un hôpital, section fin de parcours.
« Maintenant s’il veut s’en sortir, c’est à lui de se battre », affirme par expérience le médecin.
Le coma serait donc une dimension externe à la nôtre bien palpable, un lieu si particulier qu’il y reviendrait à chacun de décider de l’utilité de sa propre continuation. Si quelqu’un éteint la machine, je perds cette capacité à choisir. En fin de compte, ce n’est pas un choix alors. Non ?
Mieux : j’ai commandé des aiguillettes de canard à la crème fraîche et une Corona glacée alors que j’observe le ballet aérien de maman se faisant saisir à point par un Enorme nègre ; en reprenant connaissance dans une chambre immaculée, une vieille bique à lunettes me sert un yaourt sans sucre : à qui dois-je me plaindre ?

« Il n’y a rien de gratuit dans la vie »
Certes, plus ou moins. Mais pas seulement.
Démonstration :
Les égyptiens posaient une pièce de monnaie sur chaque œil du défunt. Pour payer le Passeur qui effectuait les transferts d’un monde à l’autre.
C’est une croyance un peu ridicule. Comme toutes les croyances, n’est-ce pas.
Allez dire ça aux Allemands morts en quarante-cinq. Dans les limbes, on en voit encore qui essayent de troquer leurs Deutsch Marks d’époque avec les petits nouveaux.

Certaines personnes croient sincèrement être habitées par un esprit. Et c’est leur droit le plus strict.
On remarquera néanmoins que ces mêmes individus n’ont jamais envisagé que ça puisse être le contraire.

Le parachutiste. Exemple bateau.
Au moment de tirer la poignée.
Il est guidé par son instinct de survie, me direz-vous. Très bien.
Et à propos des motivations conscientes ou non de celui qui, dans des circonstances analogues, reste figé : un instinct tout à fait différent lui ordonne-t-il de ne rien faire?

Soixante-dix pour cent des suicidés ne laissent pas de lettre. Authentique.
Quand on vous dit que le sens de l’écrit se perd avec la nouvelle génération…
La faute à la télévision bien sûr.
Les mœurs évoluent, nous n’y pouvons rien ; regardez Jamiroquai : avant il militait pour la protection de la nature, puis il a abandonné cette voie de garage et porte dorénavant des toques en fourrure.
Pour finir en beauté tout en brouillant les cartes, vous verrez qu’il demandera un enterrement bio.
Ou comment appréhender le système.
Simpliste au possible.

On arrive à sauver des gens qui ont reçu une balle en pleine tête. Ca s’est déjà vu.
Et avec toutes leurs capacités motrices : nickel et sans bavures. Une mémoire qui flanche de temps en temps, pas grand-chose de plus en matière de séquelles. Formidable.
A côté de ça, d’autres meurent par manque de magrets de canard et de langoustines flambées dans leur assiette. Et de tout le reste aussi. Honteux.

C’est ainsi que l’on se rend compte à quel point dénoncer la misère est un geste vulgaire.
Vulgaire, péniblement néantisant ET soporifique.

Au point où nous en sommes, autant en parler tout de suite :
Jusqu’à seize ans, j’avais des tendances de communiste contestataire (pléonasme de style ).
J’ai seulement gardé le contestataire, celui qui ne sommeillait jamais en moi.


[ Si un communiste satisfait vous interpelle dans la rue, tuez-le : c’est un faux.
Dans le même genre mais réservé aux Experts : quand une ampoule grille, l’athée va en chercher une autre et la remplace. Le catholique, lui, s’assoit et se demande ce qu’il a fait de mal.
J’aimerais être en paix. Je pourrais le devenir en échappant à ce questionnement.
Selon toute vraisemblance, cela est hors de ma portée.
L’intelligence exclut l’hypothèse du bonheur.
Paraît-il.
Fin de l’entracte. ]


« Give me my money back »
C’est à peu près tout ce dont on se rappelle de Margaret Thatcher.
Affolant de constater comment une banale réplique peut se muter en hommage plus ou moins glorieux dans la conscience collective pour les temps futurs.
Voilà pourquoi je ne fais absolument pas attention à ce que je dis ou écris : pour entrer dans l’H(h)istoire. Et je crois fermement en mes chances.
D’ailleurs, la phrase sur Beckham pourrait fort bien me suivre par-delà la mort.
Je décèderais brutalement un soir de juillet qu’on remettrait sur le tapis cette sulfureuse assertion dès le lendemain dans l’Equipe. Preuve en est, ils en débattent d’ores et déjà en page quatre.
Si c’est pas de la célébrité par procuration, on doit pas en être loin.


A ce stade du texte, si vous estimez encore que celui-ci traite de la mort et/ou de l’idée de la chasse au sanglier dans les Pyrénées-Orientales (66), il ne vous reste plus qu’à le relire.
Et ce, jusqu’à ce que vous parveniez à une toute autre conclusion.
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