Ecriture et positionnement néo-réaliste
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Le réalisme est l'arme absolue anti-rampante
 
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 HNE/Manneken-Pis I

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omega-17
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MessageSujet: HNE/Manneken-Pis I   HNE/Manneken-Pis I EmptyJeu 24 Mai - 10:59

Evidemment, aujourd’hui, certaines personnes parlementent entre elles et s’exclament d’un air profondément sérieux, quand certains souvenirs leur reviennent, que tout cela nous pendait au nez, que c’était inévitable, qu’il le fallait, qu’il ne pouvait en être autrement…
Et ces mêmes personnes se montrent mécontentes de la tournure qu’ont prise les choses à présent car c’est quand même inconcevable que le HNE n’ait aucune limite. Ils signifiaient moins leur hostilité ou au contraire ils en faisaient la preuve la plus pointue lorsqu‘ils traînaient les cadavres disloqués des opposants le long des pavés, quand ils marchaient pour pétrir le Mouvement de leurs mains et vaporisaient l’humanité dont ils ne voulaient plus.
Certaines choses n’ont pas changé, en effet. Mais comment pourrait-il en être autrement. Ce que nous avons mené est devenu une souillure devant leur porte, une balafre sur le visage qu’ils osent donner au HNE, une caricature grotesque et réductrice qui n’aboutit à rien sinon à une boucle inutile qui nous ramènera à ce que nous avons fait s’écrouler.


De tout temps, repousser la limite de l’acceptable selon le sens particulier qui lui avait attribué a été l’initiative connue la plus saluée par les authentiques appréciateurs de la nature humaine. Egalement la plus contestée, huée, méprisée et surtout la plus condamnée par tous les citoyens moyens ouest-occidentaux de l’époque dits démocrates, humanistes, empathiques et autres statuts d’ignominie d’un genre approchant. Mise au piquet car les susmentionnés voyaient en son expression la tolérance d’une forme floue de criminalité qui deviendrait par la suite incontrôlable et bien leur en pris puisqu’elle parvînt, grâce à une opposition qui se révéla impuissante bien qu’au départ très lourdement majoritaire, à s’étendre de moins en moins discrètement et sa nature première de marginalité se muta rapidement en phénomène pandémique dont personne n’avait prévu l’apparition, en tout cas imaginé la progression.
Dans un premier temps, les médias firent étalage de ce recours outrancier à la violence ; agressions, vols, meurtres et actes de torture furent les seules nouvelles qui s’affichaient en toutes lettres, on aurait pu croire que le monde était fatigué de réprimer ses pulsions et on avait raison. Ca s’est calmé par la suite, faute d’originalité et de lecteurs pour répondre au tirage.
La déficience de gestion qui en découla concernant les décisionnaires qui voulaient fort à propos l’éradiquer au nom d’une sérénité à laquelle peu de gens croyaient véritablement devînt si flagrante que plusieurs gouvernements démissionnèrent, crise après crise, poussés vers la sortie par une pression populaire jamais vue en plusieurs siècles d’histoire pour chacune des nations concernées.

L’Angleterre fut la première à tomber, comme le dirent les journalistes à ce moment-là. On apprit que le centre-ville londonien avait été envahi de façon spontanée par ce que ces empafés de reporters ont pris pour des manifestants hostiles à la politique actuelle du Premier Ministre mais tout de même extrêmement nombreux, ce qui était interprété par les flegmatiques d’Outre-manche comme un signe d’exaspération populaire inquiétant. Suffisamment pour que la ville brûle durant une semaine probablement mais le chef-d’œuvre des anglais, ce qui donna la note à travers les frontières quant à la suite des évènements, ce fut le sort réservé à la Reine mère.
Son décès ne fut pas des plus glorieux, ni des plus paisibles : empalée sur ce qui semblait être une poutrelle en bois sur les images, hissée et exposée à la vue du monde entier, elle reçut les honneurs d’une visite exhaustive de la capitale, franchissant plusieurs fois la Tamise dans les deux sens et devînt en quelque sorte la mascotte symbolique de cet élan destiné à un avenir maintenant indéniable qui venait par la même occasion de prendre un nom tout à la gloire de ses instigateurs et de leur acte autoproclamé comme salvateur, à savoir le DUHNE - Destabilisation Union for Human Nature Expansion -, communément évoqué de nos jours sous l’appellation Mouvement HNE.

Certains parlèrent de guerre civile, de révolution ou même, pour quelques lyriques, de fin des temps. En fait, ce n’était rien de tout cela. Personne ne voulait établir de nouvelles règles à proprement parler, définir une nouvelle moralité, statuer sur qui méritait de vivre ou de mourir. Cela n’intéressait personne. Non, ce qui était évident, c’était que l’humain occidental - exemple aux yeux du monde en de multiples domaines - ne ressentait plus le désir de l’être et ça, ça en a fait réfléchir plus d’un sur la position à tenir durant cette période. On ne vit d’ailleurs aucun leader charismatique se lever pour tenter d’endiguer le HNE, mis à part Frederiksson, le conservateur suédois qui était sûrement trop loin des réalités en général ou très mal informé de la situation de l’autre côté de la Mer du Nord. Quoiqu’il en soit, il fit la surprise des éboueurs de Königsberg quand ils durent l’extraire de la benne dans lequel il avait été jeté, mort cela va sans dire et en compagnie de ses secrétaires du parti.

Au bout du compte et si on y réfléchissait un peu, l’obtention du pouvoir par la force n’était pas non plus le réel objectif de la marée qui affluait sur une Europe désanimée et courant probablement à sa perte à moyen terme, ce mot avait d’ores et déjà égaré son sens dans une ruelle qui avait vu rouge entre deux et six heures du matin du côté de Santander ou peut-être de Cologne, deux hauts lieux du mouvement HNE. L’objectif, c’était l’individu pour lui-même, par lui-même et en lui-même. Ca aussi, c’est une idée qui a mis du temps à faire son bonhomme de chemin dans toutes les cervelles mais au final, elle y est plutôt parvenue. Les gens voulaient revenir en arrière et renier la civilisation dite moderne, la pilule était difficile à avaler pour l’ensemble mais c’était bel et bien le cas pourtant.
Plus qu’un fait divers royal, les gens voulaient l’annihilation de ce en quoi ils avaient cru, une manière comme une autre de se venger, de désincarner le mensonge, la trahison qui avait amené à tant de vies gâchées. Et pour cela, le sang devait couler, celui de leurs parents, de leurs voisins, de leurs amis, de tous les témoins de leur hérésie passée et même cela ne suffirait pas, on pouvait le pressentir sans peine. L’unique manière de combattre l’irréversible est de l’occulter et de le faire de telle manière qu’il n’ait plus aucune possibilité de ressurgir ; cela était possible, DUHNE promettait un point de non-retour et c’était là toute l’ambition du renversement inopiné des régimes capitalistes démocratiques.
Ca tenait en un seul slogan : La majorité a le pouvoir, la majorité a tort, je suis ma propre majorité.
Il n’y avait rien de bestial ou de primaire, telle que notre démarche était décrite par les excentrés ouvertement hostiles au Mouvement, essentiellement aux Etats-Unis et au sein des nations de l’hémisphère sud. La lucidité d’admettre qu’il est trop tard avant même de commencer, ce n’est pas de la fatalité passive, c’est avancer vers ce qui ne peut qu’être réaliste ; perforer le thorax d’une vieille femme couronnée à l’aide d’un épieu en merisier, ce n’est pas tragique et regrettable, ce qui a un sens, c’est l’impunité par état, ça n’a rien ni de bestial ni de primaire, c’est le même courant discret mais latent qui court-circuite mes veines, c’est l’Antéchrist de la culpabilité induite, la fin des petits arrangements entre amis qui n’en sont pas et de la vermine qui ronge la nature instinctive en prétextant la nécessité de conserver une morale civilisationnelle organisée par l’établissement de protocoles qui ne donnent rien d’une main et prennent tout de l’autre sous peine de voir surgir le démon du Chaos qui effraie tous les petits enfants d’influence judéo-chrétienne.

Ca n’avait aucun égal historique, les soixante-huitards étaient des rigolos, les sans-culottes des braillards à la fourche timide, par définition les révolutionnaires à l’anarchie remâchée étaient quasiment tous des tocards à quelques exceptions près. Aucun d’entre nous n’avait une âme au bouleversement : on ne demandait rien. On reprenait ce qui avait de tout temps été notre intime propriété individuelle : l’existence par le désir. Nombre de philosophies bancales avaient mis en exergue que l’abstention et la répression de la pulsion humaine étaient les gardiens de l’humanité, nous nous situions à l’opposé de cette doctrine qui n’avait fait que prouver sa limite. La seule démocratie intellectuellement envisageable résidait pour nous en un conflit entre minorités mais sûrement pas par un consensus d’apparence majoritaire à tendance modérée. Un idéal qui ne correspondait à rien de vraiment connu parce que jamais utilisé à sa juste valeur et nous allions la lui donner mais pas pour offrir la vérité, la liberté ou une quelconque entité obsolète à notre prochain, non, c’était tout à fait ridicule d’ailleurs, mais pour ce qui comptait le plus envers la conception que nous avions de notre existence : nous-mêmes.
Vivre la transgression au point qu’elle en perde sa définition, voilà le seul but restant, peut-être le seul qu’il y ait eu.

C’est en se basant sur cette déduction légitime et en réponse à l’onde de DUHNE que notre groupe s’est formé.

J’ai tout d’abord rencontré Seize et je fus très satisfait dès que j’appris qu’on allait œuvrer dans le même sens, c’était un type d’initiative. Pierre. Pierre Seize. Je ne risque pas de l’oublier.
La vague duhnienne m’avait déjà totalement adopté et je comptais bien agir en conséquence, pour une fois que des gens avaient su voir juste, il me fallait signifier mon appartenance acquise aux dépens de scrupules envers une idée de l’humain que je n’avais jamais comptés parmi mes valeurs.

Louis Cariona était un homme de rhétorique, il participait à un groupement franco-hispanique indépendantiste et soi-disant apolitique qui visait à désengager les partisans du Mouvement afin de les rallier au Chemin de l’Apaisement, sorte de secte modérée pour le retour global au calme citoyen ; une ribambelle de formations du même genre avait vu le jour, leur effet restait limité mais leur existence relevait néanmoins de la verrue purulente. Après une étude rapide de son parcours quotidien, Pierre avait noté les visites fréquentes de l’activiste à une même adresse qui s’avéra correspondre au domicile de sa mère, ancienne socialiste militante et soutien de premier ordre pour Cariona. Il fut décidé non pas d’en faire un exemple puisque ceux-ci se succédaient et n’en étaient pas mais de démontrer quelle était la teneur exacte de notre engagement et à quels agissements nous étions prêts pour le faire valoir, une opération de communication qui, nous l’espérions, ferait reconnaître la véritable intensité de notre aspiration.
Pénétrer dans le pavillon et l’assommer ne furent que des formalités alors que le sectionnement des vertèbres cervicales, même chez un sujet âgé, fut plus embarrassant étant donné que nous ne trouvions pas de scie dans l’abri de jardin. Finalement, je mis la main sur une hache à petit bois qui fit son office de manière satisfaisante. Ladite tête se retrouva fichée sur une lance appartenant à Seize qui en fit don à la cause de façon émouvante puisqu’il m’apprit par la suite qu’elle avait appartenu à son aïeul, homme de terrain également car colonialiste reconnu. Plantée au sol et ainsi chapeautée, elle instigua, je m’en doute, la terreur la plus complète aux membres du Chemin qui en perdirent du même coup leur apaisement affiché lorsqu’ils regagnèrent leur lieu de culte le lendemain. Nous avions posé, l’un après l’autre, près du monument pour une séance photographique qui fit l’objet d’un tirage quasi-industriel à l’intention des médias français et britanniques.
Sand Wind - un écho à DUHNE plutôt adroit et significatif - venait de voir le jour ; ça ne dura pas bien longtemps mais le but était uniquement de nous faire connaître et le résultat fut des plus surprenants. Dans un premier temps en tout cas puisqu’il ne se passa strictement rien sinon une apparition dans un quotidien français en douzième page et dans deux ou trois fanzines londoniens underground. L’organisation de Cariona ferma ses portes, si je me souviens bien, quelques jours après notre acte représentatif.
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