Suce-moi dans les larmes
Avaleuse des solitudes d’horizon
Imprègne-toi des mouvements
Qui tarderont à refaire foi
Nous savons les silences
Qu’il nous faudra lécher
Nous n’ignorons rien des ricanements de l’éloignement
Suce-moi dans les larmes
Que mon sexe transpire
Les échos du souvenir
Octroi-nous les pulsations
Démentielles
Nous, deux, corps, perdus
Dans les lointains exagérés
Nous, mutualisation, des, dépendances
Obscurcis par l’éclat de l’attente
Crois-tu que demain arrivera un jour ? Et qu’alors je lècherai tes larmes sur tes yeux et sur mon sexe. Crois-tu en l’envol éternel ?
Sais-tu qu’il n’est aucun univers parallèle au notre ? Nous sommes les limites de nos propres consciences. Le monde n’existe que dans le souffle séparant nos deux corps.
Nous régnons sur notre royaume invisible, paysage égaré au-delà des perceptions convenues. Proches à effleurer les soumissions volontaires.
Nous sommes roi, nous sommes reine, nous sommes le trône ainsi que le peuple. Je suis la foule de ton esprit.
Tu es miroir autant que statue
au coeur des vertus annihilées.
(Et ta bouche qui…
Suce-moi dans les larmes
Car il n’est que l’adieu
Qui permette un retour
Le recto et le verso du temps charnel
Je, parcellise, mes, perceptions, aux, confins
De nos univers communs
Et ma bouche qui baise
Tes seins, tes joues
Je jouis sur ta langue
Sperme et larmes
Partir et revenir
En jouissance rauque
Mêlons nos salives qu’enfin
Je vois [nous sommes]
Un jour nouveau naître
Une vie au-dessus des nuages
Où les cimes sont polymorphes
Et impalpables
Une vie condensée
… sourit enfin)