Vous voilà délivré du complexe de dissociation.
Vous avez peut-être choisi de rester totalement et simplement dissocié, les communautés alternatives étant trop similaires pour vous à ce que vous avez irrémédiablement délaissé.
Qu’importe…
L’appartenance est une idée fondamentale qui restera perpétuellement en vous.
Même une appartenance au rien reste telle, le nihilisme faisant une bonne compagnie au refus de communautarisme et demeurant une synergie personnelle tout à fait adéquate résultant d’une auto appartenance.
Tant que vous chercherez le sens en toutes choses…
Voyez vous, j’ai toujours pensé qu’il y avait plus de sens et de véracité dans l’envol tournoyant d’une feuille morte que dans un million d’individus bien vivants.
Le sens se trouve au sein de ce genre de concepts.
La vie et la mort ne sont que des jugements dénués de fondements.
Certains hommes vivront pour des millénaires, d’autres ne vivent jamais.
Nous ne sommes pas égaux.
Loin s’en faut.
Et cet état de fait n’est pas un aléa ou une coïncidence.
C’est une nécessité.
Et pas seulement au sens évolutionnaire que l’on connaît.
L’égalité nuit à l’humain.
Vous le savez, n’est-ce pas ?
Car elle le rassure de façon éphémère.
Et le flétrit.
Vous devez croire à un positionnement.
Il en va de votre survie.
Croire à une supériorité caractérisée par Nietzsche ou à l’infériorité sublime aux côtés de Fante, quelle importance ?
Dès l’instant où vous êtes, vous acquérez une place.
Et ce, que vous le vouliez ou non.
L’équité rend l’homme bien plus ambitieux et vil que l’injustice.
Vivez injustement.
Afin d’exister dans le vrai.
Afin de tendre vers le sens.
Soyez inégal, et vénérez cette inégalité.
Car elle est une composante indispensable au statut de l’humain.
Si vous ressentez la même considération pour l’ensemble de l’humanité tel un tout indivisible, sachez que vous êtes dans l’erreur.
Oubliez les origines cellulaires et dramatiquement cartésiennes que l’on vous distribue comme un savoir indéniable et qui pullulent tout autour de vous à l’image d’une escadrille de guêpes bourdonnant près d’une vieille tranche de melon.
L’illustration ne vous convient pas ?
Vous prendrez celle qui vous parlera le plus.
Aucune spirale nanométrique ne vous offrira le repos du questionnement.
Vous devrez chercher ailleurs.
Oubliez la frauduleuse théorie du big-bang.
Qu’elle s’avère un jour correcte ou erronée n’a strictement aucun intérêt car elle vous détournera de l’essence même des choses.
Elle vous éloignera de vous également.
Et du sens que vous traquez avec fébrilité.
Au lieu de vous acharner à découvrir s’il y a un sens à l’univers, demandez vous plutôt si vous aviez une raison profonde de vous réveiller ce matin.
Vous êtes terrifié par le simple fait qu’il y ait ou pas une réponse, n’est-ce pas ?
Nous le sommes tous.
En tout cas, cela devrait calmer - temporairement du moins – vos ardeurs d’astrophysicien échevelé…
Ce qui est une bonne chose en soi.
Evitez le piège des fausses vérités.
Vous n’aurez pas à les rechercher.
Elles viendront d’elles-mêmes.
Et elles portent généralement un écriteau autour du cou précisant leurs natures.
Oui, vous avez bien saisi, jeune homme.
Elles ne sont pas très discrètes, en effet.
Mais compensent largement par leur nombre, d’où le danger.
Tant que l’homme se posera encore les vraies questions, ce sont de mauvaises réponses qui lui seront servies.
Attendez vous à une quête harassante et sans horizons.
Sans aucunes garanties de réussite ou de satisfaction.
A travers les hommes et les mots.
Jusqu’à l’ultime concentration du sens en un seul point.
Vous-même.