Solaire insalubre
mes nuits ressemblent à la parcellisation des perceptions
dans les tournoiements du corps seul
encouragés par la lune dans le velux
et la musique qui se joue en playlist interminables
les au revoir reviennent en jours nouveaux
les fins marquent des recommencements
je salue le néant du passé en y entrevoyant des filaments
de scènes dans lesquelles j’aurais joué
tout reste à vérifier
je vois l’avenir comme une langue inconnue dans les rêves
je sais ce qu’il faut ignorer
je sais son corps qui chevauche le mien
alors que nous sommes morts depuis longtemps déjà
je sais ses lèvres et son parfum
je sais ses douleurs qui frappent mon crâne
dans les nuits sans fondements où tout est don de soie
règne la cacophonie d’événements invisibles
aux yeux comme des murs
des vies se déroulent sous mes paupières
des vies qui ne sont pas les miennes
qui ne l’ont jamais été
tel l’hiver sans neige ou
ou quoi ?
les questions sans réponse dans l’air immobile
les instants que l’on devine sans les voir
j’endure mon corps à ne pas dormir
pour connaître la fin s’il en est une
je me ronge les genoux et bouffe les draps
est-ce ainsi que tout cela se décide ?
toute l’illusion semble maîtresse d’une prairie onirique
les voix se mêlent aux voies
les chairs se répandent sur le lit malléable
toutes hypnotiques sont les heures sorties du temps
toutes les images se brouillent
donnant vie et forme
à un magma de sensations délétères
mais les volcans ne meurent jamais
29/03/07